Pourquoi j’ai lancé ma plateforme (et pourquoi ça n’a pas marché)
Il y a un moment où tu y crois vraiment.
Tu te dis : “Et si on faisait les choses autrement ? Et si on créait une plateforme pour les créateurs, une vraie, une juste, une éthique, une belle ?”
Alors tu te lances.
Tu construis, tu codes (Maeva surtout…), tu parles aux gens, tu imagines un endroit où les créateurs pourraient vendre sans se faire ponctionner 30 % de commission, sans algorithmes absurdes, sans le diktat du “buzz”.
Une plateforme humaine.
Une utopie.
Et tu te dis que les créateurs vont s’y précipiter. Parce que tu n’es pas cher, parce que tu es sincère, parce que tu veux faire les choses bien.
Mais… non.
La réalité, crue
Tu te heurtes à l’indifférence.
Tu te rends compte que lancer une plateforme, c’est bien. Mais attirer du monde, c’est autre chose.
Et tu réalises une chose un peu violente

Comment veux-tu que les créateurs te fassent confiance, si toi-même tu n’arrives pas à attirer une communauté sur Instagram ?
Tu es arrivée « trop tard » sur Insta, dans un écosystème saturé, où les algorithmes t’ignorent, où la course au contenu t’épuise.
Tu postes, tu t’appliques, tu fais les choses avec le cœur… mais ça ne prend pas.
Et tu comprends que dans ce monde-là, avoir une bonne idée ne suffit pas.
Les créateurs ne sont pas des saints
Tu pensais que l’éthique, ça allait peser. Que le bon sens allait l’emporter.
Tu te disais que les créateurs, eux aussi fatigués des grosses plateformes comme Etsy ou Amazon, allaient chercher une alternative.
Mais non.
Ils veulent vendre. Point.
Peu importe que la plateforme engrange des milliards, peu importe les pratiques.
Et tu ne les juges même pas.
Toi aussi tu veux exister. Et dans un monde où l’attention est rare, on va là où elle est déjà captée.
Le monde ne va pas changer demain
Non, le monde ne changera pas demain.
Les gens continueront à acheter sur Shein.
Les créateurs continueront à vendre sur Etsy.
Et toi, tu continues à vouloir croire à autre chose…
Mais tu sais maintenant que vouloir le changement ne suffit pas, s’il ne répond pas à une attente réelle.
Et maintenant ?
Mais je n’ai pas envie de faire semblant non plus.
Oui, tout va bien pour moi aujourd’hui, je me renouvelle, j’avance, autrement.
Et peut-être qu’un jour, d’autres créateurs auront cette même envie de construire une plateforme différente.
Peut-être qu’ils se tourneront vers moi, et qu’on pourra, ensemble, donner vie à cette utopie que j’ai portée seule pendant un temps.
Rien ne se perd. Tout se transforme.
Et peut-être que ce n’était que le début.